Sport

Maé Champavert, femme de combat

Pratiquant la savate boxe française depuis 2007 à l’ACBB, championne d’Europe en titre, Maé Champavert ne se cantonne pas au ring : coach sportive, elle enseigne aussi le judo et la boxe aux enfants de l’école municipale des sports (EMS).

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" J’ai du mal à lâcher ma ville ", constate Maé Champavert en buvant son café allongé dans une brasserie boulonnaise. En septembre, à 23 ans, elle est devenue, en Croatie, championne d’Europe assaut savate boxe française, qu’elle définit comme " un sport de combat de percussion avec des règles ". Boulogne-Billancourt demeure son fief. Elle y habite depuis toujours et exerce depuis trois ans ses talents d’éducatrice diplômée, le mercredi et les vacances scolaires, à l’école municipale des sports (EMS). Au programme : éveil sportif auprès des 4-5 ans, des 3-4 ans et des 18-24mois (en présence des parents), ainsi que judo, boxe et chanbara pour les 4-5 ans et les 6-9 ans. Son arrivée à l’EMS de Boulogne-Billancourt a été favorisée par son coach en savate boxe française, Guillaume Le Prévost, qui y exerce également. Il connaît ses qualités pour avoir contribué à son ascension au sein de l’ACBB et, désormais, à l’Élan sportif de Montreuil, club que Maé a rejoint en 2020. Sa discipline ne lui permettant pas de gagner sa vie – elle est simplement indemnisée durant les rassemblements et les compétitions en équipe de France –, la jeune femme douce et déterminée est en outre coach sportive à domicile et, chaque lundi, dans une école du 15e arrondissement parisien. Il s’agit alors d’initiations à la boxe française au sein de l’association sportive auprès des CM1-CM2 et des lycéens. " Cela me plaît de varier les expériences, de m’adresser à tous les publics ", précise-t-elle. 

J'ai du mal à lâcher ma ville

Premiers pas dans la savate à 7 ans

Maé a fait toute sa scolarité à Boulogne-Billancourt : école primaire Silly, collège Landowski et lycée Étienne-Jules-Marey, avant de suivre une licence Staps (Sciences et techniques des activités physiques et sportives), option activité physique adaptée et santé (APAS) à la faculté de Nanterre. " J’aime Boulogne-Billancourt. On y trouve de tout, et notamment un calme appréciable ", confie-t-elle. Parmi ses sites préférés figure le musée départemental Albert-Kahn, l’occasion pour elle de se promener dans le jardin et d’y saluer sa mère, qui y travaille. Cette ville, ce sont aussi ses premiers pas dans la savate boxe française, grâce à sa sœur, 21 ans aujourd’hui, et qui habite toujours Boulogne-Billancourt. " Elle était un peu bagarreuse et mes parents ont voulu la mettre au sport, explique Maé. Un ami de mon père faisait de la boxe et leur a conseillé cette activité pour elle." Elle accompagne sa cadette à l’ACBB mais, si celle-ci refuse le cours d’essai, Maé, alors âgée de 7 ans, demande à le suivre. Elle est séduite. " Je ne saurais expliquer pourquoi, mais j’ai tout de suite accroché. Depuis ce jour-là, je n’ai pas arrêté. C’est un sport tactique et technique, qui permet de travailler tout son corps en s’amusant, mais surtout d’évacuer les tensions, le stress... À l’époque, il n’y avait presque que des garçons. Aujourd’hui, de plus en plus de filles pratiquent la discipline. " Laquelle propose l’assaut – " à la touche ", sans puissance – et le combat. Équipée de ses gants, Maé est la reine de l’assaut : vice-championne de France minimes, championne de France cadettes, vice-championne d’Europe moins de 18 ans, championne de France en mai 2023 à Paris, couronnée sur le plan continental quatre mois après à Zagreb en moins de 52 kilos.

La boxe est un sport tactique et technique, qui permet de travailler tout son corps en s’amusant, mais surtout d’évacuer les tensions, le stress...

À présent, elle goûte au combat. Le premier aura lieu en novembre, avec casque. " Depuis que je pratique la boxe française, j’ai eu plusieurs cocards et une fracture de fatigue, mais rien de cassé ", sourit-elle