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Environnement, Loisirs

À la pêche sur les bords de Seine avec Sylvain Taillebuis

Restaurateur de profession, le Boulonnais Sylvain Taillebuis, titulaire du permis de pêche (obligatoire), attrape les gros poissons de la Seine, qu’il remet ensuite à l’eau pour une démarche "no kill". Récit d’une matinée de pêche comme si vous y étiez.

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Son activité suscite la curiosité de milliers d’internautes sur le réseau social TikTok, autant qu’elle attire les promeneurs du quai Le Gallo. Pêcheur aguerri originaire de Touraine – où il a appris les meilleures techniques aux côtés de son père –, Sylvain Taillebuis attrape toutes sortes de poissons dans le fleuve qui serpente autour de Boulogne-Billancourt : anguilles, carpes, brèmes… et silures, des monstres d’eau douce pouvant atteindre plus de 2 mètres. Les images impressionnantes de ces poissons (2 m 10 pour le plus gros) une fois sortis de l’eau, font un carton sur les réseaux sociaux  : Sylvain cumule aujourd’hui près de 150 000 vues sur son compte TikTok (@catman.boulogne).

5h30 : Le poisson d'offre à ceux qui se lèvent tôt

En cette belle journée d’été, Sylvain est sur le pont dès 5h30 du matin pour préparer son matériel. À cette heure-là, la Seine ressemble à une mer d’huile, tout juste agitée par quelques sauts de carpes. Il dispose en tout de six cannes à pêche, dont les lignes trempent non loin du port Legrand réaménagé. "Il n’est pas rare que les silures s’approchent des bateaux pour se nourrir", glisse l’expert. Pour l’avertir qu’un poisson mord, notre pêcheur dispose de grelots ou de détecteurs de vibrations sur ses cannes.

6h30 : "Ce n'est pas la taille de l'appât qui fait celle du poisson"

Si le poisson se fait désirer, il n’hésite pas non plus à utiliser un sonar relié en wifi à son smartphone. L’appareil, qu’on imaginerait bien équiper un navire militaire, apporte de précieuses informations telles que la profondeur, la température de l’eau… et peut détecter la présence, ou non, de poissons. En revanche, pour les attraper, tout repose sur la technique du pêcheur et la qualité de ses appâts. Sylvain n’hésite pas à renouveler ces derniers toutes les demi-heures, à varier le "menu", les quantités, les amorces : "Ce n’est pas la taille de l’appât qui fait celle du poisson."

7h30 : premières prises de la journée

Au bout de deux heures, il est enfin récompensé : l’une de ses cannes s’agite. Les quelques crans de moulinet le confirment... Ni une ni deux, notre pêcheur se saisit du matériel. La bête se défend férocement. Il s’agit d’une belle anguille qui jette toutes ses forces dans la bataille. Quelques minutes plus tard, ce sera une brême, bien moins combative, qui mordra à l’hameçon.

11h30 : pas de silure mais une carpe

La pêche requiert de la patience, beaucoup de patience. "On peut attraper deux poissons en une heure et ne pas avoir une seule touche pendant les quatre suivantes", souffle Sylvain. C’est alors qu’une belle carpe, visiblement mise en appétit par l’heure du déjeuner, se fait prendre au piège. Pas de silure pour aujourd’hui, mais trois poissons différents dans l’épuisette, qui sont remis à l’eau après une belle photo.

Le saviez-vous ? 
Pour avoir une touche avec un silure, Sylvain Taillebuis utilise du foie de volaille, des lombrics (gros vers de terre) et des croquettes pour chien. "Il faut être très précis sur la quantité car les silures sont malins : si l’appât est trop gros, le poisson se contentera de grignoter sans s’accrocher à l’hameçon."