Ludivine Eliahou
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Ludivine Eliahou : "J'ai toujours voulu être médecin"

Nous nous sommes installés à Boulogne-Billancourt il y a dix ans et apprécions une vraie qualité de vie.

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Boulonnaise depuis une dizaine d’années, Ludivine Eliahou, cardiologue à l’hôpital Bichat-Claude-Bernard, s’est vu décerner en juillet le prix du jeune chercheur de la Casden-Banque populaire et de la Fondation de l’Avenir. Mariée, maman d’un petit garçon de 6 ans, la chercheuse a mis au point un protocole pour améliorer la vie des patients atteints d’une maladie cardiovasculaire rare, le syndrome de Marfan (MFS). Elle officie, au sein du centre de référence de ce syndrome et ses maladies apparentées, dans l’équipe du professeur Jondeau.

BBI : Comment pourrait-on décrire en termes simples ce qu’est le syndrome de Marfan ?

Ludivine Eliahou : Il s’agit d’une maladie génétique rare qui touche environ 12.000 personnes en France, plutôt de jeunes adultes. Les patients témoignent souvent d’une morphologie particulière, ils sont très longilignes et peuvent présenter une déformation en creux au niveau du thorax. Cette maladie entraîne également une dilatation au niveau de l’aorte avec un risque de déchirure de sa paroi. Une partie de la prise en charge de ces patients consiste à diminuer ces risques en réduisant les montées tensionnelles importantes par un traitement médicamenteux mais aussi une limitation de l’activité physique.

BBI : En quoi peut-on améliorer la qualité de vie de ces patients ?

L. E. : C’est l’axe de notre réflexion et de notre étude au sein du centre. Ces malades devant réduire leur activité physique, leur qualité de vie s’en trouve encore plus dégradée. Sédentaires, ils aggravent leurs problèmes articulaires et diminuent leur capacité musculaire et cardiaque. Certaines études montrent qu’une reprise contrôlée de certaines activités améliorerait leur état général. En lien avec l’université de Paris et le doctorant Steeve Jouini (de l’Institut des Sciences du Sport-santé, ndlr), nous avons mis au point un protocole intégrant des exercices de musculation et d’endurance, avec une évaluation dans la durée permettant d’en étudier les bénéfices sur les plans cardiovasculaire, musculaire et de qualité de vie. La dotation du prix nous permet ainsi d’acquérir un matériel encore plus performant, permettant de suivre au premier instant la pression artérielle du patient et son évolution. Il s’agira aussi d’évaluer quelle activité est la plus bénéfique, endurance et/ou musculation, et d’identifier quel muscle ou groupe de muscles a le plus d’incidence sur l’évolution de la tension artérielle afin d’adapter au mieux le programme de ré-entraînement.

BBI : Pourquoi avez-vous choisi la cardiologie ? La médecine fut-elle pour vous une vocation ?

L. E. : J’ai toujours voulu être médecin, ce dont pourrait témoigner mon propre pédiatre (elle rit). Petite fille, je lui avais dit, en substance : "un jour, je serai à votre place". Mon intérêt pour la cardiologie s’est imposé comme une évidence lors de mon internat à l’hôpital Béclère de Clamart et s’est encore renforcé par la suite lors de mon cursus hospitalier.

BBI : Plus généralement, prenons-nous assez soin de notre cœur ? Faut-il faire attention à tout âge ?

L. E. : Probablement pas assez. La sédentarité, une alimentation trop grasse ou trop salée ainsi que le tabac accentuent les facteurs de risque cardiovasculaire. Il est de bon conseil d’aller consulter un cardiologue aux alentours de la quarantaine ou si l’on reprend le sport après une longue période d’interruption.

BBI : Vous avec décidé d’habiter Boulogne-Billancourt. Pour quelles raisons ?  

L. E. : Nous nous sommes installés ici il y a dix ans et apprécions une vraie qualité de vie, des services de proximité, des écoles bien réparties, avec le stress parisien en moins. Pendant la Covid, comme beaucoup, je me suis mise au vélo électrique pour me rendre à Bichat. Auparavant, j’avais peur de circuler à vélo, mais le développement des pistes cyclables est très positif. 

Propos recueillis par Christophe Driancourt