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Salon du Livre : Emmanuel Bonini raconte Joséphine Baker et Yves Montand
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Je reviens avec plaisir à ce salon du livre. L’un des plus chaleureux que je connaisse !
BBI : Qu’est-ce qui vous a séduit chez Joséphine ?
Emmanuel Bonini : Je l’ai découverte à l’âge de dix ans. Ensuite, elle ne m’a plus quitté ! J’ai été ensorcelé par Joséphine. On n’est pas raisonnable lorsque l’on est enfant.
BBI : Votre livre est né d’un envoûtement juvénile…
E. B : J’ai entamé un "tour du monde" pour faire sa connaissance. Je suis d’abord parti à la recherche de sa "vraie" famille de sang, celle du ghetto de Saint-Louis, aux États-Unis. Je suis allé visiter ceux qui l’avaient intimement connue : la nièce de son mari Jo Bouillon, la famille Abatino - dont le grand-oncle fut manager de Joséphine de 1926 à sa mort-, l’épouse du capitaine Abtey - le résistant avec qui elle s’allia contre le nazisme - etc. Cela m’a demandé vingt ans d’enquête
BBI : Votre dernière publication concerne Yves Montand. Quel personnage révèle votre livre ?
E. B : J’ai découvert un être plein de ressources et de contradictions. Vous savez, rien n’est plus éloigné de la réalité que la scène… Je pense qu’aucune bio n’est allé aussi loin sur lui. J’ai eu accès à des notes des services de renseignements, j’ai rencontré l’un de ses enfants cachés, etc. J’ai découvert l’homme donneur de leçons, mais aussi l’homme qui a appris de ses erreurs.
BBI : Joséphine et Yves, qu’est-ce qui les unit, les sépare ?
E.B : Tous les deux viennent du music-hall, qui reste la meilleure école du spectacle. Ils avaient ce même sens des planches, de l’esthétique, de la beauté. Joséphine était naturellement envoûtante, spectaculaire, attirante. Yves Montand était nettement plus angoissé. Il avait besoin de beaucoup travailler, de tout calculer, synchroniser. À l’Olympia, par exemple, il était la seule vedette à connaître la fonction des 450 projecteurs de la salle.
BBI : Le secret d’un biographe ?
E. B : Il faut être rigoureux, curieux, passionné, et aller chercher là où les autres ne vont pas.
BBI : Quel souvenir gardez-vous du Salon de Boulogne-Billancourt ?
E. B : C’est l’un des plus chaleureux que je connaisse. Le public y est bienveillant et intéressé. J’y reviens avec bonheur !
(Extrait du BBI de novembre 2021)
Emmanuel Bonini sera au Salon du Livre de Boulogne-Billancourt samedi 4 et dimanche 5 décembre