Paroles de boulonnais

Marie-Anne Imer, l’amour d’enseigner

Marie-Anne Imer a consacré trente ans de sa vie professionnelle aux écoles boulonnaises. Après avoir " croisé " plusieurs générations d’élèves, cette retraitée énergique, cinq fois grand-mère, poursuit sa pédagogie éducatrice via l’association " Les petits curieux de Boulogne-Billancourt ".

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Elle fait partie des directrices de la génération 80, celles qui ont exercé vingt, trente ans, voire plus à Boulogne-Billancourt. Marie-Anne Imer a passé trente années dans les écoles de notre ville ! Pourtant, rien ne prédisposait cette germanophone, employée d’un laboratoire pharmaceutique, à changer de voie. Ce qu’elle a fait en 1993 : " Quand j’ai eu mes trois enfants, la vocation d’enseigner m’a rattrapée." Elle entame alors une année à l’Institut universitaire de formation des maîtres, en alternance avec des stages dans les écoles Billancourt, Escudier, Sèvres, Point-du-Jour. " J’ai effectué mon premier stage à l’école Billancourt, précise-t-elle. Je me suis tout de suite sentie à l’aise avec les enfants et les parents, j’avais donc opté pour la bonne voie ! Je voulais aller au-delà de la transmission des savoirs, m’engager auprès des élèves, leur donner envie d’apprendre et d’aller à l’école avec le sourire. " En 1995, elle intègre l’élémentaire Saint-Denis comme enseignante. Elle y restera treize ans. " Cette école était dirigée par Hélène Berdnikoff, une femme exceptionnelle. J’ai tout appris d’elle, raconte l’enseignante. Grâce à Hélène, j’ai passé mon certificat d’aptitude aux fonctions de maître formateur et découvert une passion pour l’accompagnement des enseignants."

" Quand j’ai eu mes trois enfants, la vocation d’enseigner m’a rattrapée."

«  Savoir regarder les élèves »

 

En 2008, devenue inspectrice par intérim de la circonscription de Boulogne-Billancourt, elle met notamment en place un partenariat avec la Croix-Rouge permettant la formation des classes de CM2 aux gestes de premiers secours. En 2013, elle prend la direction de l’élémentaire Pierre-Grenier tout en continuant à enseigner l’allemand. " Soutenir des élèves qui n’ont pas eu forcément la chance de l’être était ma volonté principale. Il faut savoir s’engager avec eux et, surtout, les regarder, c’est primordial. " Son poste de directrice prend une nouvelle dimension en 2017 avec la fusion des écoles Pierre-Grenier et Point-du-Jour en une seule, Ferdinand-Buisson. Une mise en place délicate mais bien menée. «  Parents et élèves étaient réjouis: moins de classes surchargées et plus de copains. Le temps d’adaptation a duré un trimestre, après cela, la réussite de cette fusion a été totale  », relate Marie-Anne Imer. 2022 sonne l’heure de la retraite. " Les élèves et les professeurs de Ferdinand-Buisson m’ont préparé une chanson. Quand 500 élèves chantent en chœur pour vous, c’est très émouvant! ", se souvient-elle.

 

Les petits curieux de Boulogne-Billancourt

 

Aujourd’hui, elle profite pleinement de cette commune qu’elle habite depuis quarante ans : " J’aime beaucoup Boulogne-Billancourt. J’y circule souvent à vélo; et j’ai tout loisir de consulter des ouvrages d’histoire dans les différentes bibliothèques.» Cette passionnée n’a pas déserté les bancs de l’école pour autant. En septembre 2022, avec deux enseignantes retraitées, Patricia Sigrist et Patricia de Col, elles créent l’association «Les petits curieux de Boulogne-Billancourt " (PCBB), hébergée à l’école Ferdinand-Buisson. " Nous accueillons une dizaine d’élèves de niveau CE1 à CM2. J’ai toujours voulu permettre aux enfants d’aller plus loin que les fondamentaux scolaires ", explique-t-elle. Elle continue donc via PCBB. " La municipalité m’a donné l’autorisation d’organiser des sorties culturelles : musée d’Orsay, bateaux-mouches, etc. Les petits curieux ont été émerveillés par les vitraux de l’église Saint-Louis. Tous souhaitent revenir, avec de nouveaux petits curieux…" Son téléphone sonne : l’école Ferdinand-Buisson lui demande si elle est disponible le lendemain pour assurer deux heures d’allemand. Elle intervient bénévolement dans cet établissement scolaire avec l’accord de la direction. Sa réponse est affirmative. Marie-Anne Imer, qui a suivi plusieurs générations de petits Boulonnais, n’est pas prête à les " lâcher " tout de suite…