International, Sport
"Si on veut être meilleur que les autres, il faut travailler mieux que les autres"
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BBI : Comment vous sentez-vous et jugez-vous vos performances au sein de l’équipe de Boulogne-Billancourt ?
Victor Wembanyama : Ma saison a très bien débuté, avec de bonnes performances. Je me suis rapidement intégré à une équipe qui a beaucoup changé depuis la saison dernière. Je pense que nous avons tous eu un temps d’adaptation, et je me sens de mieux en mieux. Nous avons perdu deux joueurs importants sur blessure, ils ont été remplacés, et nous continuons à travailler dur chaque jour pour améliorer nos affinités. J’essaie d’être le plus impactant possible pour l’équipe, sans me préoccuper de mon cas personnel. J’échange énormément avec le coach sur le rôle que je dois avoir au sein du collectif, et comment je peux aider l’équipe à gagner. Car c’est le plus important.
BBI : Quelles ambitions sportives collectives avez-vous avec les Mets 92 pour cette saison ?
V. W. : Nous venons de finir la phase aller du championnat à la deuxième place. Je pense que comme tout compétiteur, l’équipe veut aller le plus haut possible. L’objectif est d’arriver en playoffs avec le plus de confiance possible. Ensuite, une autre compétition débutera.
BBI : Comment se passe votre relation avec Vincent Collet, l’entraîneur des Mets 92 et de l’équipe de France ?
V. W. : Avec le coach, nous avons une relation de confiance. Nous échangeons énormément. C’est une chance pour moi de pouvoir travailler avec lui au quotidien. Son expérience du haut niveau en France et à l’international est un réel atout pour moi et pour l’équipe. J’essaie d’être à l’écoute, et de bosser sur les axes de travail qu’il me donne.
BBI : Toujours sur l’équipe de France… Qu’avez-vous ressenti lors de vos premières minutes en bleu ?
V. W. : J’avais déjà porté le maillot de l’équipe de France chez les jeunes, mais là, c’était autre chose. Pouvoir représenter mon pays au plus haut niveau était une immense fierté, et c’était un vrai plaisir de porter le maillot bleu lors d’un match à domicile.
BBI : Pensez-vous déjà aux Jeux olympiques de 2024 à Paris ?
V. W. : Oui, évidemment, les Jeux olympiques sont dans un coin de ma tête. Parce que c’est le plus bel événement sportif, et parce qu’ils auront lieu à Paris. Mais, pour être honnête, il y a d’autres échéances à court et moyen termes sur lesquelles je suis focalisé.
BBI : Votre avenir se passera aux États-Unis, en NBA, avec les meilleurs joueurs du monde. Comment, à seulement 19 ans, arrivez-vous à garder les pieds sur terre ? Votre entourage familial est-il la clé ?
V. W. : J’ai la chance d’avoir un entourage et des parents présents pour m’aider à garder les pieds sur terre, même si, pour l’instant, je reste concentré sur ma saison et mes objectifs, sans prêter plus d’attention que nécessaire aux sollicitations extérieures.
BBI : Nous avons rencontré vos grands-parents qui habitent Boulogne-Billancourt. Ils sont très fiers de vous. Venez-vous de temps en temps dans notre ville, à l’occasion d’une visite chez eux ?
V. W. : J’essaye de passer un maximum de temps avec mes grands-parents et le reste de ma famille. Je suis conscient que ça sera plus compliqué dans les années à venir. Donc, oui, il m’arrive régulièrement de passer les voir.
BBI : De nombreux enfants boulonnais vous encouragent lors des matchs à domicile. Quel effet cela fait-il d’être admiré ?
V. W. : Je suis vraiment heureux de pouvoir passer une année encouragé par de tels fans. J’essaye toujours de passer un peu de temps avec les supporters et les enfants qui viennent aux matchs, car même si, pour moi, c’est quelque chose qui arrive tous les week-ends, certains d’entre eux assistent au seul match de basket de leur vie, ou n’auront plus jamais l’occasion d’avoir une photo ou un autographe. Alors, c’est important de les en faire profiter. C’est pour cela que l’équipe fait un tour d’honneur après chaque match pour remercier le public, c’est dans la culture du club.
BBI : Plus jeune, rêviez-vous de devenir une star du basket-ball ? Qui était votre joueur préféré ?
V. W. : Oui, j’ai toujours rêvé de devenir un joueur professionnel. Cela faisait partie du plan, j’ai travaillé dur et je continue à travailler dur pour devenir la meilleure version de moimême. Plusieurs joueurs m’ont inspiré : Giannis Antetokounmpo, Kevin Durant, Stephen Curry et Wilt Chamberlain.
BBI : Vous souvenez-vous de votre premier dunk ? À quel âge ?
V. W. : Je ne me rappelle pas mon tout premier dunk, mais je sais que j’avais 12 ans.
BBI : Vous êtes au début de votre carrière et vous avez, en plus, fait des études... Quels conseils donneriez-vous aux jeunes que vous faites rêver?
V. W. : Si je devais donner un conseil aux jeunes, même si j’en suis un moi-même, ça serait de travailler à la hauteur de ses objectifs. Si on veut être meilleur que les autres, peu importe le domaine, il faut travailler mieux que les autres. J’ai aussi un conseil pour les parents (il rit…). Laissez vos enfants prendre du plaisir, accompagnez-les mais laissez-les s’épanouir !
BBI. : À part le basket-ball, quels sont vos centres d’intérêt ?
V. W. : J’aime le sport en général, mais mes centres d’intérêt ne s’articulent pas uniquement autour. C’est bien de couper parfois. J’aime beaucoup dessiner par exemple, même si je dois avouer que je manque de temps ces derniers mois. Je suis également amateur d’art, de jeux de société et de littérature. J’essaie d’éteindre mon téléphone le soir pour prendre du temps pour moi, même si ce n’est pas toujours évident.
Victor Wembanyama, 19 ans (depuis le 4 janvier), 2,21 mètres, 105 kilos
Carrière : 2020-2021 : Nanterre 92 / Centre fédéral ; 2021-2022 : Lyon-Villeurbanne ; 2022-2023 : Boulogne-Billancourt
Palmarès : champion de France en 2021-2022 ; meilleur espoir de France en 2021-2022 ; médaille d’argent du championnat d’Europe des moins de 16 ans en 2019 ; médaille d’argent de la Coupe du monde des moins de 19 ans en 2021.