Photo, Environnement
Résidence Pouillon : un fragile écosystème à préserver
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Abeilles, libellules, canards, grenouilles, mésanges, serins, pinsons, hérons, hypolaïs polyglottes (visiteurs peu fréquents car migrateurs)... Pendant le confinement, Kilien de Chateauvieux, 28 ans, résidant de l'ensemble Point-du-Jour Pouillon, s’est amusé à répertorier l’ensemble de la faune présente autour de la mare de la place Corneille avec son appareil photo, désireux de partager des clichés de toute beauté, pour que l'on puisse mieux comprendre et protéger ces animaux.
À chacune de mes sorties, je découvre de nouveaux spécimens, s’enthousiasme-t-il. Je recense une trentaine d’oiseaux ici, dont plusieurs espèces d’oiseaux migrateurs. C’est intéressant de savoir que les Pouillon constituent une zone d’étape pour eux, un site de nidification (...). Je souhaite partager mes observations pour émerveiller les gens, leur révéler des choses et qu’ils apprennent à les connaître. Car on aime ce que l’on connaît et l’on protège ce que l’on aime.
Respecter la nature en ville
Avant de pointer son objectif autour de la mare, ce passionné de photographie, qui est également chargé de mission en biodiversité, spécialisé en ornithologie et entomologie, a d’abord vécu une révélation en 2012, quand il a passé quatre mois à la Gluepot Reserve, en Australie du Sud, dans le cadre d’un volontariat. "Quel émerveillement, cette réserve ! Je n’avais qu’un petit appareil photo mais je suis revenu avec des clichés de centaines d’espèces d’oiseaux pour les montrer à mes amis et à ma famille".
Après des études en école d’ingénieur en agriculture, la photographie a pris plus de place dans la vie du Boulonnais. "C’est un outil indispensable pour tout naturaliste ; la photo permet d’identifier très exactement l’oiseau observé trop furtivement." Il travaille ensuite pour l’association lyonnaise Arthropologia, où il développe ses connaissances en insectes et araignées, puis pour la LPO en Vendée en 2017, avec la mission de compter les oiseaux migrateurs. Aujourd’hui, Kilien est employé par Aérobiodiversité, près d’Orly, une association dont la mission est d’évaluer la biodiversité sur les plateformes aéroportuaires. "Je recense les espèces, puis je sensibilise le personnel sur le terrain ou par des présentations".
En partageant ses photos prises au coeur de Boulogne-Billancourt, Kilien souhaite surtout montrer que la nature doit être respectée, y compris en ville.
Si l’on retrouve des grenouilles ici, c’est parce que leurs œufs s’accrochent aux pattes des canards. Les œufs se déposent ainsi partout où les oiseaux font halte. Mais il y a un hic : les grenouilles dérangent un peu le voisinage par leurs coassements nocturnes !
J'ai aperçu des ophrys abeille (ophrys apifera), ce qui est peu fréquent dans les jardins, tondus trop régulièrement pour permettre leur développement. Cette orchidée sauvage attire l’insecte en produisant une odeur qui imite l’odeur de l’abeille femelle et un leurre que l’abeille mâle confond avec une femelle. Cela favorise le transfert de pollen (...) Plusieurs espèces d’abeilles solitaires sont présentes ici. Elles ne produisent pas de miel, mais demeurent tout de même essentielles pour la pollinisation. J’ai trouvé certains de leurs nids dans des cavités sous la terre tassée. Elles y déposent leurs œufs avec de la nourriture, puis rebouchent ensuite l’orifice.