Histoire, Loisirs, Vie municipale
Quand Boulogne-Billancourt avait sa miss
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Dans la première moitié du XXe siècle, la plupart des corporations et associations de la ville avaient leurs muses, qui les représentaient lors des manifestations festives. Au sortir de la Seconde Guerre mondiale, le maire Alphonse Le Gallo, soucieux de rassembler la population douloureusement meurtrie par les bombardements, les deuils et les privations, remet à l’honneur cette tradition lors de la braderie de mai 1949. Des documents conservés aux Archives rappellent le souvenir de cette première élection : une affiche qui détaille les conditions d’éligibilité pour les candidates (être de nationalité française, âgée de 18 à 24 ans et habiter la ville depuis au moins un an) et des photographies, dont une montrant la reine et ses demoiselles d’honneur, le sourire aux lèvres, debout dans une luxueuse voiture décapotable roulant dans les rues de la ville.
L'élection de la reine de Boulogne-Billancourt
Rapidement, la date d’élection change pour devenir celle du bal du conseil municipal, qui a lieu en novembre dans les salons d’honneur de l’hôtel de ville. Ainsi l’heureuse élue sera-t-elle désignée comme représentante officielle de la ville pour toute l’année à venir et pourra participer à toutes les cérémonies et manifestations festives (fêtes, événements sportifs, jumelages…).
Au fil des années, les photographies, publiées à l’époque dans le bulletin municipal, puis à partir de 1971 dans Boulogne-Billancourt Information (BBI), et qui sont aujourd’hui conservées aux Archives municipales, révèlent l’évolution des critères de beauté et de la mode, mais aussi de la condition féminine. Même si Georges Gorse, élu maire en 1971, ne rompt pas immédiatement avec cette tradition, il envisage très vite de moderniser l’image de la reine : la couverture du BBI de mars 1971 la présente en ambassadrice de la modernité, utilisant le premier abribus avec cabine téléphonique.
L’élection perdure jusqu’en 1974, mais ne résiste pas plus longtemps quand les jeunes femmes, à Boulogne-Billancourt comme ailleurs, rêvent de s’émanciper, d’affirmer leur indépendance et de s’affranchir de la domination masculine. Les temps ont changé. Le « sois belle et tais-toi » n’est plus de mise.