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Basket-ball : Entretien avec Alain Weisz, directeur sportif des Metropolitans 92
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Quel bilan tirez-vous du début de saison des Metro ?
Alain Weisz : Il n'est pas évident à dresser car, du fait de la pandémie et d'une gouvernance complexe à la Ligue, tout le monde n'a pas joué le même nombre de matchs. Après 20% du championnat, le club est dans le top 4. Notre objectif est de terminer à l'une des trois premières places. En basket, le budget se reflète souvent dans le classement. Je ne vais pas ouvrir le parapluie ni faire une maladie si nous finissons quatrième ; ça suffit les maladies ! En EuroCup, nous nous sommes qualifiés brillamment en terminant premiers d'une poule de six, battant par exemple Malaga, une sacrée performance. Bref, nous sommes très bien engagés dans les deux compétitions.
Dans quelle mesure percevez-vous que le club a changé de dimension ?
Alain Weisz : Les Metro ne sont qu'à leur deuxième année, mais pas question de jouer les petits. Notre ambition est d'être à la hauteur des possibilités du club. La pression, je la revendique. Nous avons la chance d'avoir une ville proactive et motrice pour le club. L’an passé, nous étions quatrièmes quand le championnat a été arrêté, cette saison, nous confirmons. La montée en puissance se poursuit. Nous avons effectué un recrutement solide, nos meilleurs joueurs sont engagés sur le long terme, David Michinau et Lahaou Konaté sont devenus internationaux. Les regards ont changé. C'est une forme de reconnaissance. Mais ce n'est que le début...
En quoi le coach Jurij Zdovc vous permet de franchir un palier ?
Alain Wiesz : Le recruter n'était pas qu'un coup de communication. C’était un joueur extraordinaire, meneur du grand Limoges, champion d'Europe 1993, et de l'ex-équipe de Yougoslavie, championne du monde 1990 et vice-championne olympique en 1988, sans doute la meilleure formation européenne de l'histoire. L'entraîneur est en poste depuis vingt ans, il a été sélectionneur de la Slovénie, a servi en Turquie, en Grèce, en Russie. Sa signature est une façon d'envoyer un signal. Et de viser une qualification en Euroligue, ce que nous n'avons jamais caché.
Vous misez aussi beaucoup sur la formation, en témoigne l'ouverture du centre cet été.
Alain Weisz : Nous un avons un superbe outil, avec le terrain, les chambres pour les jeunes. La Ville attache autant s'importance aux joueurs formés au club qu'aux résultats des pros. L’équipe première reste la vitrine. Son rayonnement remplace tous les discours, peut attirer les meilleurs potentiels d'Île-de-France, créer des vocations. Il faut convaincre les parents de nous faire confiance, et cela demande du temps. Lorsque j'étais à Sceaux, il a fallu douze ans avant d'être considérés par les familles. À nous de leur faire avoir les bons réflexes.