Malek et Inès, enfants de l’Académie Jaroussky

Inès, 12 ans, violoniste, avait déjà intégré les jeunes apprentis de la promotion Mozart de l’Académie Philippe Jaroussky (2017) à La Seine Musicale. Son frère Malek, 10 ans, a suivi le même parcours mais au piano. Les deux enfants, faisant la fierté de leurs parents, ont découvert l’univers magique de la musique, qu’ils n’ont pas fini d’explorer…

Cela fait maintenant vingt ans que Mohamed Klaa a quitté la Tunisie et s’est installé en France avec son épouse Henda. Né dans la mythique ville de Carthage, il a directement atterri à Boulogne-Billancourt. Il n’en est plus jamais reparti, ayant trouvé dans cette belle cité du bord de Seine (sic) «   un véritable bien-être, de nombreux coins de verdure, et un agréable sentiment de sécurité   ». Il adore la proximité du bois, travaille sur les marchés comme soldeur. Henda et lui disent que Boulogne-Billancourt est «   un bon cadre pour fonder un foyer   ». Ils y ont élevé leurs  deux enfants, Inès et Malek, qui auraient mené la vie ordinaire des jeunes de leur âge – école, sports, jeux vidéo – si une rencontre n’était venue bouleverser le quotidien de la famille.
Depuis pas mal d’années, Henda est adhérente du centre social municipal, où elle pratique toutes sortes d’activités : couture, peinture sur soie, mosaïque… Elle assiste aussi à des conférences toujours intéressantes. Un jour, elle se rend par curiosité à un colloque sur la musique classique avec une présentation de la fameuse Académie Jaroussky, soutenue par la Ville. L’intervenant évoquait les oeuvres de Mozart et de Schubert, affirmait qu’apprendre la Neuvième de Beethoven n’était pas si difficile, et invitait les mères à y inscrire leurs minots… Henda se dit que cela pourrait plaire à Malek et Inès. Elle en parle à son mari Mohamed, peu familier de cet univers. «   Je n’étais pas chaud au début, se rappelle-t-il en souriant. Et puis, je les ai accompagnés à La Seine Musicale, et j’ai été impressionné. Nous avons été formidablement accueillis. J’ai vu qu’ils étaient bien entourés, par de grands professeurs.  »
Henda et Mohamed vivent dans un appartement près du pont de Billancourt et ont réussi leur vie. Mais ils croyaient la musique classique «   réservée à une élite   ». «   Nous avons changé de monde  », reconnaissent-ils, tout fiers. À 8 ans (elle en a 12 aujourd’hui), Inès, collégienne à Jean-Renoir, a postulé à l’Académie et découvert La Seine Musicale sur l’île Seguin, ce lieu majestueux qui l’a laissée «   bouche bée  ». Son dossier accepté, elle a dû prendre une première décision importante : choisir l’un des trois instruments proposés. Elle a éliminé le piano parce que, dit-elle, «   tout le monde l’aime et veut en faire   », et le violoncelle, «   trop lourd   ». Puis, elle s’est souvenue de cette brillante violoniste tunisienne qu’elle avait vue à la télé, Yasmine Azaiez, entre pop et classique. Ce serait donc le violon. Son petit frère Malek, 10 ans, élève à l’école Thiers, a opté pour le piano. C’est plus simple si les deux enfants veulent jouer ensemble. Leur instrument est fourni par l’Académie (moyennant une caution), tout comme les livres et les partitions. S’y ajoutent, hors périodes de confinement, des sorties culturelles, au théâtre des Champs-Élysées, à l’opéra Garnier, au château de Versailles, etc.

Ils abordent la musique comme un jeu (Inès, 12 ans)
Avec un tel soutien, ils ont vite progressé, profitant d’une formation gratuite et d’un enseignement visuel. Et tiennent à mentionner les adultes qui les suivent, Laura, Antony, Sébastien… «   Ils nous ont donné un crayon pour que l’on apprenne à poser nos doigts dessus comme si c’était un archet, raconte Inès. Ils abordent la musique comme un jeu.   » Ce jeu l’a déjà menée à une première expérience spectaculaire. Avec les 24 autres élèves de la «  promotion Mozart  », sous les yeux de ses parents, elle est montée sur la grande scène de La Seine devant près de 1 000 personnes.Accompagnée de camarades au piano et au violon, elle a interprété La Berceuse Op. 49 n°4 de Brahms. «   Un souvenir incroyable   », s’enthousiasme-t-elle. Inès et Malek comptent bien persévérer. Leur route musicale ne fait que commencer.

 

Le recrutement des 25 jeunes «  apprentis  » (7-12 ans) pour la saison 2021-2022 se poursuit jusqu’au lundi 3 mai et celui des «  jeunes talents  » (18-30 ans), jusqu’au jeudi 1^er avril. L’académie Jaroussky est soutenue et subventionnée par la Ville depuis sa création.
Plus d’infos sur academiejaroussky.org