Entreprises, Environnement
Thibault Lamarque, fondateur de Castalie, entrepreneur engagé
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BBI : Boulogne-Billancourt et vous, c’est… depuis toujours ?
Thibault Lamarque : Ma grand-mère était institutrice à Saint-François-d’Assise, ma fille Anna est en maternelle à l’école Robert-Doisneau, alors oui, c’est une longue histoire! Et je suis très fier d’équiper certains des bons restaurants de la ville, comme La Machine à coudes, la Table de Cybèle, Fanande, Mother, Chez Max et Nico, Italian Kitchen, Canaille ou Bonnotte entre autres. Mais également des entreprises boulonnaises de toutes tailles.
BBI. : Quel est le concept de Castalie ?
T. L : Nous sommes une alternative durable à l’eau en bouteille. Nous permettons à nos clients d’embouteiller leur eau plate ou pétillante et ainsi de se passer des bouteilles classiques. Nous installons des fontaines chez nos clients et nous nous occupons du service qui permet de garantir la qualité de l’eau. Nous évitons ainsi le transport et le contenant à usage unique, catastrophiques pour l’environnement.
BBI : Quels sont vos clients ?
T. L. :Nous avons trois marchés : les restaurants, les hôtels et les entreprises. Côté entreprises, nous sommes présents autant dans des startup que dans plus de 60% du CAC 40, comme Kering, LVMH, etc. Le point commun de nos clients c’est d’être attentionnés envers leurs collaborateurs, leurs clients et enfin envers la planète. Ils s’appuient sur notre engagement : nous faisons fabriquer nos machines en France et en Italie, la partie filtration est effectuée dans un Esat du département.
BBI : Cet engagement se traduit par un statut spécial…
T. L. : Nous sommes une entreprise labellisée ESUS (Entreprise solidaire d’utilité sociale). C’est un agrément d’État qui nous impose des règles contraignantes quant à nos investissements, la distribution de dividendes, les écarts de salaires, etc.
BBI : Votre engagement a été à l’origine de la création de Castalie. Les bouteilles en plastique que vous combattez sont nocives pour la santé et pour la planète…
T. L. : Notre conviction est la même depuis le début : le meilleur déchet est celui qui n’est pas produit. À l’heure actuelle, 16 milliards de bouteilles d’eau en plastique sont consommées en France chaque année. Pourtant, l’on connaît les impacts du plastique tant sur le plan environnemental que sur celui de la santé (chaque semaine, nous ingérons l’équivalent d’une carte bleue en plastique). Il est indispensable d’agir. La solution que nous proposons est une alternative à ces bouteilles en plastique.
BBI : À titre personnel, vous êtes très actif. Quels sont vos champs d’action ?
T. L. : Être entrepreneur en 2023, c’est faire de la politique avec un grand P, participer à la vie de la cité. J’essaie d’alerter, de faire réagir. J’ai co-signé, par exemple, en 2018, une tribune avec François Gabart et Marie Tabarly pour tenter de faire interdire les bouteilles en plastique de petit format, un début… J’ai créé un podcast (voir encadré). J’accompagne aussi directement une dizaine d’entreprises à impact, en tant que business angel.
BBI : À quoi ressemblera Castalie dans dix ans ?
T. L. : Pour pouvoir avoir de l’impact, il faut être très gros! Le marché est considérable. Nous visons 1 milliard de bouteilles évitées par an.
> Castalie en chiffres
• 115 collaborateurs sur 2 sites.
• 3000 clients, 5000 fontaines installées.
• CA 2022 : 15 millions.
• 225 millions de bouteilles en plastique évitées depuis la création, dont la moitié sur les 24 derniers mois.
• Castalie est l’une des 1000 « solutions propres et rentables à la crise environnementale », labellisée par la Solar Impulse Fondation (Bertrand Piccard).
• Le statut ESUS a été attribué à 1700 structures dont environ 200 entreprises commerciales.
• L’école Robert-Doisneau sera bientôt équipée d’une fontaine Castalie, grâce à un don de l’entreprise.
À voir/écouter : le très suivi podcast « La relève » : Thibault Lamarque reçoit deux fois par mois des invités engagés