Aménagement urbain, Histoire, Vie des quartiers

L’histoire des cimetières boulonnais

Outre la nécropole médiévale qui se trouvait à proximité de la chapelle Sainte-Gemme au cœur du village
des Menus-lès-Saint-Cloud, la ville de Boulogne-Billancourt a connu quatre cimetières.

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Le plus ancien lieu d’inhumation de la ville était situé aux abords de l’église Notre-Dame, comme le voulait la tradition. Créé au moment de l’édification de l’église en 1330, il subsiste jusqu’au Premier Empire. Aujourd’hui, il a complètement disparu. Seul souvenir de sa présence à proximité de l’église : la dénomination de Parchamp (le champ des pairs). Le décret impérial sur les sépultures, promulgué le 12 juin 1804 par Napoléon Bonaparte, oblige alors les communes à créer de nouveaux cimetières hors de l’enceinte des bourgs et des villes, avant tout pour une question d’hygiène. Ces cimetières sont situés au cœur des villages, leur agrandissement est impossible, aussi est-on conduit à multiplier les inhumations aux mêmes emplacements à des intervalles de temps insuffisants..., avec un risque de pollution des sources d’eau et des puits. Il faut néanmoins attendre l’arrêté de Nicolas Frochot, préfet de la Seine, en date du 19 juin 1807, qui enjoint à la Municipalité de Boulogne de supprimer son cimetière pour voir l’ouverture d’un nouveau lieu d’inhumation de 2 026 m² installé sur la plaine de Longchamp. À cette époque, la plaine est en dehors du bois de Boulogne et le cimetière se trouve adossé au mur d’enceinte du bois. Le terrain est mis en service le 12 septembre 1807 avant d’être agrandi de près de 1500 m² en 1827 puis de 3 600 m² en 1843.

Fermeture pour raisons d'hygiène
En 1854, le préfet Haussmann impose la fermeture du cimetière de Longchamp à la fois pour des raisons d’hygiène mais aussi (et surtout) pour récupérer des terrains au profit de la Ville de Paris et de l’aménagement du bois de Boulogne – prolongé jusqu’à la Seine – et du nouvel hippodrome. Il faut dès lors trouver un nouvel emplacement. Les discussions semblent avoir été houleuses au sein du conseil municipal. Face au retard d’une décision boulonnaise, c’est finalement le préfet Georges-Eugène Haussmann qui impose le choix de terrains au lieu-dit « les Belles Feuilles ». Le cimetière de la rue de l’Ouest est ouvert le 1er janvier 1859 en même temps qu’on suspend les inhumations à Longchamp et qu’on transfère une partie des sépultures aux frais de la Ville de Paris. Mais, face à l’augmentation de la population, le cimetière de la rue de l’Ouest devient rapidement trop étroit. Si bien qu’un nouveau cimetière doit être aménagé sur la plaine de Billancourt dans un quartier largement délaissé du fait de la proximité de l’entreprise Richer & Cie, vidangeur de la Ville de Paris, qui y a installé un dépotoir. Le choix du lieu inspire les cyniques, qui parlent de « cimetière aquatique » en raison de sa proximité avec la Seine.

Réservé aux Boulonnais à partir de 1928
Souvent dénommé « Nouveau cimetière » dans les documents d’archives, en référence au cimetière plus ancien situé rue de l’Ouest, le cimetière des Moulineaux (du nom de l’avenue qui le borde et qui sera dénommée avenue Pierre-Grenier en 1944) ouvre en 1889. Il est agrandi à deux reprises : en 1909 et en 1932. Très recherché par les habitants des arrondissements de Paris les plus proches, il est rapidement encombré. Si bien que, dès 1928, il est réservé aux seuls habitants de la ville. En 1957, Boulogne-Billancourt s’associe aux communes de Clamart, Châtillon, Issy, Malakoff et Vanves pour ouvrir le cimetière intercommunal de Clamart.Lieux de recueillement, les cimetières sont aussi le reflet de l’histoire de la ville. Le carré militaire et les différents monuments rendent hommage aux Boulonnais morts au combat et les nombreuses tombes datées de 1942 et 1943 évoquent les quatre bombardements qui firent près de 700morts. Le visiteur reconnaîtra sans doute parmi les anonymes quelques noms célèbres – artistes, grands industriels, intellectuels, architectes – et admirera certaines tombes aux qualités esthétiques remarquables, à l’image de celle de l’ancien maire Édouard Jochum, surmontée d’un vase réalisé par son collègue Albert Dammouse à la Manufacture de Sèvres