Aménagement urbain, Histoire, Sport
La belle histoire du parc des sports devenu stade Le Gallo
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Le dimanche 22 février 1959, malgré un temps pluvieux, une foule considérable se masse dans les tribunes du nouveau parc des sports à l’occasion de son inauguration. Bientôt, le maire, Alphonse Le Gallo, traverse la piste d’athlétisme et vient se positionner devant le micro installé en face des tribunes… Dans son allocution, il exprime toute sa fierté d’avoir pu, avec le concours de ses collègues, mettre à disposition de la jeunesse de la ville une réalisation sportive de cette envergure. Il n’oublie pas de remercier les membres de l’ACBB qui font briller le nom de Boulogne-Billancourt dans le monde sportif.
Après l’interprétation de La Marseillaise par la fanfare La Boulonnaise, un coup de sifflet lance le match de rugby, comptant pour le championnat de France, qui oppose l’ACBB à Évreux. Au terme des 80 minutes de cette rencontre, le club local l’emporte 12 à 3. Ensuite, les spectateurs peuvent admirer les sportifs boulonnais pendant des épreuves d’athlétisme, de handball, de tennis et de pétanque. Il s’agit, pour la municipalité, de l’aboutissement de longues années de travail. Jusqu’alors, la ville devait se contenter d’un stade aménagé sur un terrain cédé par la Ville de Paris en 1930. Appelé stade Clavery – du nom de l’avenue qui le bordait –, puis Léo-Lagrange à partir de 1950, cet équipement n’était plus depuis longtemps à la hauteur des exigences d’une ville telle que Boulogne-Billancourt. Dès 1940, André Morizet avait réuni plusieurs parcelles rue de Sèvres et chargé Roger-Léopold Hummel de concevoir un parc des sports "digne d’une grande ville".
L’année suivante, l’architecte avait présenté un ambitieux projet : deux stades – l’un municipal, l’autre dédié aux écoliers – , un bâtiment de gymnastique, des tribunes et gradins, un jardin agrémenté d’un bassin et plusieurs terrains de basketball, volleyball et pétanque, le tout devant s’intégrer dans un espace harmonieux, agréable et naturel, en parallèle de l’école de canotage.
Un projet mis entre parenthèses après la guerre
Mais la Seconde Guerre mondiale avait mis un coup d’arrêt au programme de construction. Au sortir du conflit, malgré des besoins importants – d’autant plus depuis la création de l’ACBB en 1943 –, les difficultés budgétaires avaient rendue inenvisageable la création du parc des sports tel que présenté avant guerre. En 1950, on avait donc confié à Daniel Montaut, du service des Ponts et Chaussées, l’aménagement des terrains de manière bien plus modeste : une piste, une tribune, une clôture et des plantations. Neuf ans plus tard, la ville inaugure donc le premier stade municipal édifié sur son territoire. Il connaît d’emblée un grand succès et devient l’emblème du sport boulonnais. Le 18 février 1965, le bureau du comité directeur de l’ACBB émet le vœu que le stade du "Quai de Boulogne" soit dénommé stade Alphonse Le Gallo, en mémoire de son secrétaire général et fondateur du club, décédé la veille. Dans sa séance du 23 février, le conseil municipal décide d’attribuer le nom de l’ancien maire, de 1945 à 1965, au stade municipal et au quai voisin.
En 1976, le parc des Sports fait l’objet de travaux de rénovation : on renouvelle la pelouse de football, la piste d’athlétisme, désormais en matière synthétique, est élargie à huit couloirs, on crée des pistes de saut en longueur et saut en hauteur ainsi que des aires de saut à la perche et de lancer de poids. Les neuf courts de tennis détruits par la forte tempête de 1999 sont reconstruits au début des années 2000.
À compter de 2015, la démolition des ateliers de l’entreprise Thomson - Le Matériel téléphonique permet l’extension du périmètre du complexe sportif et sa restructuration par l’architecte Bruno Mader, avec la création d’un terrain de rugby, d’un ensemble tribunes-vestiaires et de nouveaux courts de tennis, lui offrant ainsi une nouvelle vie.