Culture, Arts, Cinéma
Belmondo de père en fils à Boulogne-Billancourt
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Le maire Pierre-Christophe Baguet et les élus du conseil municipal se sont associés le lundi 6 septembre au deuil de la famille de l'immense acteur, étroitement lié à la commune depuis de nombreuses années.
Afin de permettre aux Boulonnais de déposer leurs témoignages, deux registres de condoléances sont ouverts depuis mardi 7 septembre, aux horaires habituels, à l’hôtel de ville et au musée Paul-Belmondo. Ils seront remis par la suite à la famille Belmondo.
Il a littéralement habité le cinéma français depuis soixante ans. Plus qu’un acteur, aussi célèbre et adulé fut-il, "Bébel" a réussi à construire un personnage allant au-delà de ses rôles. Légende vivante, il était le compagnon de plusieurs générations de cinéphiles, capable d’incarner toutes sortes de rôles, du prêtre au voyou magnifique, de l’aristocrate au flic incorruptible.
Jean-Paul Belmondo a tourné avec les plus grands : Godard, bien sûr, qui l’a lancé au cinéma avec A bout de souffle, Melville, Truffaut, Carné, Sautet, Chabrol… Né au théâtre, il y était revenu en 1987 avec Kean et ne quitta plus les planches pendant plusieurs années, jouant Cyrano ou Feydeau. Avec ses 80 films, il a attiré au cinéma des millions de Français, qui ont frémi devant ses incroyables cascades et joué avec lui des poings dont cet ancien boxeur savait si bien se servir. Jean-Paul Belmondo faisait depuis 60 ans partie de ce petit carré de personnages publics bénéficiant d’un incroyable capital de sympathie, qu’il suscitait par son énergie et son rire généreux.
Son nom est indissolublement lié à la ville de Boulogne-Billancourt, non seulement pour y avoir souvent tourné, mais surtout parce qu'il a accompagné de très près la fondation du musée dédié au grand sculpteur Paul Belmondo, son père, installé depuis 2010 au château Buchillot. Jean-Paul Belmondo s’y est souvent rendu : lors de l’inauguration en 2010, pour célébrer les cinq ans du musée entouré de ses nombreux amis, ou pour y dédicacer son autobiographie, parue en 2016 aux éditions Fayard (voir les photos plus bas).
Le château Buchillot, un écrin pour l'œuvre de Paul Belmondo
Élève des Beaux-Arts de Paris, le dernier grand scupteur néoclassique du XXè siècle s'est forgé un style entre tradition et modernité qui laisse la part belle au portrait et à la statuaire monumentale. Il ne s'arrêtera de créer qu'à sa mort, le 1er janvier 1982. Devenus eux aussi illustres, ses enfants Muriel, danseuse, Alain, producteur, et Jean-Paul, acteur, ont choisi de donner en 2007 la quasi-totalité de l'oeuvre de leur père à la ville de Boulogne-Billancourt. Près de 1600 pièces ont ainsi trouvé leur place grâce à l'aménagement du château Buchillot, "folie" d'époque Louis XV agrandie par James de Rothschild en 1858 et restaurée par la ville depuis 1982, dans un décor contemporain spectaculaire des architectes Chartier-Corbasson.
Quel intérêt de garder tout pour soi ? C’est le plus beau cadeau que je puisse faire à mon père… Je suis reconnaissant à la ville de Boulogne-Billancourt d'avoir réalisé le rêve de la famille. - Jean-Paul Belmondo, septembre 2010.
Inauguré en septembre 2010, le musée Paul-Belmondo met en scène dans un cadre prestigieux une sélection inédite et exceptionnelle de sculptures, dessins et médailles créés par l'artiste durant toute sa carrière, de leur genèse à leur conception finale. Modèles originaux en plâtre, œuvres en marbre ou en bronze... Cette collection unique en France présente 263 sculptures et moules de sculptures, 452 médailles et travaux préparatoires, 966 dessins et un fonds d'atelier fait de croquis, carnets, outils et mobilier. Sur une surface de 587 m2, une scénographie à la fois sobre et intimiste montre le travail de l'artiste dans des salles blanches et noires, reconstitue son atelier de Montparnasse et propose une galerie tactile destinée aux non-voyants.
Lire aussi :
> Hommage à Jean-Paul Belmondo sur le blog Ca tourne à BB
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